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Des bonnes raisons de changer de poste, il en existe plein !
Un travail stressant, une ambiance pesante, un manque de reconnaissance, une stratégie d’entreprise à laquelle vous n’adhérez plus, ou encore l’ennui… sont autant d’arguments susceptibles de provoquer un profond besoin de changement dans une carrière professionnelle.
Alors que risquez-vous au juste si vous décidez de quitter votre poste ? Êtes-vous certain-e de n’en tirer que des bénéfices ? Et quel impact cette décision peut avoir sur vos vies pro et perso ?
Aujourd’hui, on fait le point sur les bonnes raisons et les fausses bonnes idées de changer de poste.
n°1 – Un contexte toxique

Vous travaillez dans un contexte professionnel toxique ? Vos collègues vous tapent sur les nerfs ? Voilà 2 bonnes raisons d’en avoir marre et de vouloir tout plaquer.
Pour peu qu’en plus vous ressentiez un cruel manque de communication et que l’ambiance soit plombée par des départs successifs avec la revente de la Société, c’est le pompon !
Alors si, en plus, votre manager a tendance à être directif et que la Direction vous semble une vraie dictature, alors là, on ne peut plus rien pour vous 😭
Car on vous l’accorde, travailler dans un climat compliqué pèse sur le moral et nécessite beaucoup (trop !) d’énergie que vous pourriez dépenser autrement.
n°2 – L’absence de reconnaissance

Quand bien même votre environnement de travail aurait tout pour plaire, le manque de reconnaissance ou le sentiment de ne pas être considéré à votre juste valeur peut aussi avoir raison de votre envie de changer de poste !
Votre rémunération mériterait d’ailleurs une revalorisation à hauteur de votre expertise ou de celle de vos collègues. Et même tout simplement être réajustée en fonction de votre valeur sur le marché !
Sauf que vous avez beau chercher, vous ne trouvez rien de positif au sein de votre entreprise qui pourrait venir contrebalancer cette frustration on ne peut plus légitime.
n°3 – La perte de sens

L’absence ou le changement de stratégie de l’entreprise pour laquelle vous travaillez peut vous donner, à juste titre, la sensation de ne plus trouver de sens dans ce que vous faites. Vous ne vous (re)trouvez plus dans cette vision long terme que vous pensez trop risquée ou inadaptée à la pérennité de l’entreprise.
n°4 – Une routine trop bien huilée

Que dire de la routine ! Vous savez, ce manque d’entrain qui fait que vous avez du mal à vous lever le matin pour aller au travail. Une sensation d’autant plus difficile à supporter que vous aimeriez pouvoir être challengé plus souvent, sortir de votre zone de confort ! Mais qu’on ne vous donne pas (ou plus !) l’occasion de mettre en pratique 😕
Toutes ces bonnes raisons font qu’il est normal que vous réfléchissiez à quitter votre poste pour un autre. Toutefois, même si la nouveauté est porteuse de motivation, vous ne devez pas sous-estimer l’énergie que demande un revirement professionnel.
Le risque principal étant que votre équilibre pro/perso en soit impacté et/ou que vous vous rendiez compte que vous n’étiez finalement ”pas si mal” dans votre poste…
Comme une envie de changer d’air
n°5 – Besoin de tourner la page

Après plusieurs années de bons et loyaux services, on peut aussi avoir la sensation d’arriver en bout de cycle (pour ne pas dire à bout de souffle !). Après 5 ans dans un même poste sans évolution notoire, ou 7 ans dans la même entreprise, il n’est pas rare qu’on se dise : “OK, tout va bien, je n’ai rien à reprocher à ma boîte ou à mon poste, mais il est temps qu’une page se tourne“.
Ce sentiment (différent de celui du ras-le-bol de la routine) dénote un besoin d’évolution, une envie de faire autre chose. En soi, un effet classique de fin de cycle professionnel !
n°6 – Le goût du challenge

Et puis vous pouvez aussi avoir envie de muscler votre CV pour “ajouter une corde à votre arc”. Ou simplement vouloir vous challenger, sortir de votre zone de confort en changeant de secteur, de poste, de taille d’entreprise. Vous décidez alors de passer de l’aéronautique à l’automobile. Ou d’aller sur un poste proche de votre cœur de métier mais qui, vous l’espérez, devrait apporter du peps à votre quotidien.
Oui mais…
Si une telle envie vous prenait, pensez à bien analyser les risques avant de vous lancer dans une telle entreprise. En effet, certains secteurs ont des normes très spécifiques et laissent peu de chance aux petits nouveaux pour trouver leur place. Quand d‘autres vous considèrent comme “junior” sur certains aspects, parfois au détriment de votre autonomie et des responsabilités qui pourraient vous être confiées.
Et, par conséquent, de votre rémunération !
Par ailleurs, en sortant de votre zone de confort, vous prenez le risque de dépasser votre zone d’apprentissage. Et d’arriver jusqu’à votre zone de panique. Et là, c’est le drame 😨
Car autant il est bon pour certains de sortir de sa zone de confort pour gagner en ouverture d’esprit, améliorer son estime de soi, élargir ses compétences. Autant il est important de le faire à bon escient.
En d’autres termes, ne le faites pas à n’importe quel prix !!
En effet, sortir de sa zone de confort implique de passer par une zone d’apprentissage dans laquelle certaines personnes peuvent avoir du mal à se sentir compétentes. Ce qui relève alors plus de l’inconfort que de l’épanouissement personnel.
Apprendre nécessite beaucoup de volonté et d’énergie. Et pour peu qu’on s’approche de sa zone de panique (où là, on ne maîtrise plus rien !), alors le stress est tel que les résultats sont, au final, contre-productifs (et donc bien loin de ce qu’on espérait !).
Mal-être au travail ou envie de changement, gare aux fausses bonnes idées !
Vous avez de bonnes raisons de changer de poste. OK
Mais attention aux fausses bonnes idées qui pourraient perturber votre enthousiasme et laisser retomber le soufflé 😟
Alors quels conseils pour un changement de poste réussi (et vraiment épanouissant) ?
Fausse bonne idée n°1 : tout va mal, je change de poste !

Alors là, on vous arrête tout de suite. Se lancer dans une nouvelle aventure professionnelle alors que vous vivez un contexte personnel compliqué, c’est l’échec assuré.
On pense bien sûr ici à un événement tragique comme une séparation, la maladie (de soi ou d’un proche). Mais d’autres événements peuvent également venir chambouler la réussite de votre projet. L’arrivée d’un enfant ou la crise de la quarantaine (alléluia 🙃) peuvent ralentir votre intégration et la rendre plus difficile.
De manière générale, vous risquez de manquer d’énergie et de ne pas avoir la capacité d’adaptation nécessaire pour que cette opportunité se transforme en un franc succès.
Or, ajouter un échec professionnel à vos difficultés déjà existantes pourrait être dramatique et rompre un équilibre déjà fragile.
Fausse bonne idée n°2 : qui ne tente rien n’a rien !

STOP ⛔ Plonger dans le grand bain alors que vous aurez beaucoup de nouvelles choses à gérer (voire trop ?) peut vous faire rapidement glisser dans votre zone de panique (vous savez, celle où vous ne maîtrisez plus rien 😨).
Vouloir évoluer vers un poste hiérarchique plus important, ou dans un contexte très différent de celui que vous connaissiez jusque-là (comme passer d’une TPE vers un grand groupe par exemple) est légitime en soi.
Mais mieux vaut que vous preniez le temps de vous préparer en suivant une formation que vous pourrez faire au sein de votre entreprise actuelle, ou en utilisant votre Compte Personnel de Formation CPF.
Sachez aussi que votre entreprise peut parfois vous permettre de faire un “petit ou grand” pas vers votre désir d’évolution. Vous vous retrouvez alors dans un contexte connu et que vous maîtrisez. Ce qui est idéal pour faire vos armes sans pour autant changer toutes les variables en même temps !
Alors bien sûr, il existe de très beaux exemples qui contredisent tout ça. Mais attention à ne pas croire au storytelling qui peut éluder certains détails, comme les efforts qui ont dû être faits pour y parvenir.
Certes,…
Des changements radicaux sont tout à fait possibles, notamment sur les « nouveaux métiers” pour lesquels des formations initiales n’existent pas encore (tel que Community manager il y a quelques années). Et où, au final, vous pouvez construire votre poste en le façonnant à votre manière.
Mais dans la plupart des cas, rien ne vaut une bonne préparation en amont.
Fausse bonne idée n°3 : y a un babyfoot, c’est forcément une super boîte !

Il est facile de se laisser aveugler par des promesses ou des conditions de travail alléchantes. Or, rappelez-vous, Ulysse et le chant des sirènes. Même le roi de la mythologie grecque s’est harnaché au bateau pour ne pas céder. C’est dire !
Alors oui une table de ping-pong, le café gratuit et des soirées déjantées (du temps où c’était encore possible avant Covid 😷), tous ces artifices de QVT (qualité de vie au travail) proposé par un Chief Happiness Officer (CHO) peuvent faire envie.
Oui mais…
Et oui, la QVT est un progrès par rapport aux modèles de management paternalistes. Mais pour le coup, elle devient maternaliste à l’excès, voire infantilisante. Et puis toutes ces propositions des CHO qui visent principalement la génération Z ne conviennent pas forcément aux jeunes parents ou aux seniors !
Ces avantages sont souvent là pour “compenser” une charge de travail élevée, un contexte pushy. Ou pour “récompenser” des résultats collectifs ou individuels.
Mais cela peut ne pas durer… Lorsque l’histoire devient moins belle, que reste-t-il ? Juste le “work hard”. Et puis cela reste du divertissement. Jouer au babyfoot à la pause n’évite pas l’ennui ou la frustration vis à vis de lourds process.
Sans compter que tout ceci ne comble pas le besoin d’avoir du sens dans son travail.
Alors quelles sont les bonnes questions à se poser avant de changer de poste ?

Changer de poste répond bien souvent à une envie de renouveau, une quête de sens, le besoin de donner un nouveau souffle à sa carrière.
Mais plutôt que de vous demander pourquoi vous voulez partir, posez-vous les questions suivantes :
- Qu’est ce qui donnerait du sens à mon parcours professionnel et à ma vie ?
- Quel type de management serait en accord avec mes valeurs ?
- Quel contexte professionnel (dynamique, confortable, stable, innovant) me conviendrait mieux ?
- Qu’est ce qui fait que j’ai envie de m’investir professionnellement dans un poste ?
“Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie”.
Confucius
A bon entendeur…