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5 questions à se poser avant de se lancer en freelance

Le freelancing plaît. Les chiffres en sont la preuve. En effet, on compte aujourd’hui près de 930 000 freelances en France. Cela représente une progression de 145 % en seulement 10 ans. Si cette tendance n’est pas nouvelle, elle s’accélère ces dernières années avec l’apparition de nouveaux métiers du digital, mais aussi l’arrivée de la crise sanitaire. L’effervescence autour de cette pratique et la simplicité des démarches poussent alors les personnes à sauter le pas sans aucune préparation. Or, il est primordial de vous poser les bonnes questions avant de vous lancer en freelance. Et ces questions, nous les énumérons au sein de cet article en partenariat avec Camille Jounot, conseillère en création d’entreprise chez Numbr.


Freelance, définition

Avant d’entrer dans le vif du sujet, un petit point définition s’impose. Freelance n’est pas un statut juridique. C’est dit ! Il s’agit plutôt d’un état de fait, si vous préférez. Cela signifie alors travailler seul, sans salariés et sans associés. Parmi les autres catégories d’entreprise, on retrouve les TPE (Toutes Petites Entreprises) et les PME (Petites Moyennes Entreprises). Cette catégorisation repose alors sur deux indicateurs : la taille en termes de volume salarial et le poids financier.

À cet état de fait, s’ajoute un statut juridique : entreprise individuelle (micro-entreprise, EI et EIRL) ou société (EIRL, SARL, SASU et SAS).

1 – Puis-je me lancer en tant que freelance ?

Salariés

Vous êtes salarié et vous souhaitez quitter le monde du salariat pour vous mettre à votre propre compte ? Deux options s’offrent alors à vous. Soit votre employeur accepte une rupture conventionnelle de contrat, et vous pouvez alors vous inscrire à Pôle emploi, soit vous optez pour le CEP démissionnaire. Ainsi, vous bénéficierez d’aides financières pour vous soutenir lors de vos débuts en tant que freelance. Dans le cas contraire, il faudra vous lancer sans parachute… Nous vous conseillons alors de commencer votre activité d’indépendant en parallèle de votre emploi salarié. Là encore, il est primordial de demander l’accord à votre employeur. Et pour cause, le principe de non-concurrence stipule que votre activité freelance ne doit pas entrer en confrontation directe avec l’activité de l’entreprise où vous êtes salarié.

Conseil de l’experte : Pour obtenir le CEP démissionnaire, vous devez obligatoirement avoir travaillé durant cinq années consécutives. Une fois ce prérequis validé, vous devez alors procéder par étapes. Tout d’abord, prenez rendez-vous avec un CEP (conseiller en évolution professionnelle) sur le site officiel du CEP. Constituez ensuite un dossier afin d’expliquer votre projet entrepreneurial, dossier composé notamment d’un prévisionnel financier. Un jury étudie alors la viabilité de votre projet. Si la réponse est positive, vous pouvez démissionner et bénéficier des aides Pôle emploi.

Demandeurs d’emploi

Vous cherchez un emploi depuis quelque temps, mais sans succès ? Et si au lieu d’attendre qu’on vous laisse votre chance, vous la saisissiez vous-même ? Pour devenir freelance alors que vous êtes demandeur d’emploi, la première étape est de prendre rendez-vous avec votre conseiller Pôle emploi. L’objectif ? Changer de statut pour continuer à toucher l’indemnité chômage tout en réalisant du chiffre d’affaires avec votre entreprise. Si vous optez pour le statut micro-entreprise ou EI, cela aura cependant une incidence sur le montant de l’indemnité versée. En effet, vous devrez déclarer votre CA mensuel tous les mois à Pôle emploi, et ce dernier complétera alors votre revenu jusqu’à un certain montant. Si vous optez pour un statut société (EURL ou SASU), vous choisissez votre rémunération. Autrement dit, vous pouvez ne pas vous rémunérer et ainsi toucher 100 % de vos ARE chaque mois. Il s’agit d’ailleurs du choix de la grande majorité des créateurs d’entreprise (80 à 90 %).

Jeunes diplômés

Vous venez de terminer vos études et vous souhaitez vous installer à votre compte ? C’est tout à fait possible. Il s’agit même d’une pratique très répandue dans le secteur de l’informatique avec l’apparition des nouveaux métiers, comme développeur web. Vous pouvez également vous mettre à votre compte pendant vos études, afin d’obtenir un complément de revenu.

2 – Quel est l’état du marché actuel dans mon secteur d’activité ?

Avant de vous lancer, vous devez absolument réaliser une étude de marché. Par là, on entend mesurer, analyser et comprendre les besoins et attentes d’une population définie sur un territoire donné. Un marché se compose alors généralement de trois « entités », à savoir l’environnement, la concurrence et la demande. Autrement dit, une fois votre marché défini (produits/services commercialisés, zone géographique et client idéal), il vous faut analyser :

  • l’environnement PESTEL (Politique, Économique, Social, Technologique, Écologique et Légal)
  • la demande : état actuel et évolution de la demande ainsi que le comportement de la cible (besoins, freins, envies, habitudes d’achat…)
  • la concurrence : nombre d’entreprises déjà présentes sur le marché et analyse des principaux concurrents (tarifs, offres, stratégie de communication, positionnement…)

Afin d’analyser la « traction » du marché dans votre secteur d’activité, vous pouvez également regarder les offres de mission sur les différentes plateformes de mise en relation. Psst, notre petit doigt nous dit que des annonces sont disponibles sur le site Rheso Tech 🤫

Conseil de l’experte : Afin d’analyser le comportement de votre cible, le mieux reste encore d’échanger avec elle. Pour ce faire, commencez à développer votre réseau professionnel sur les réseaux sociaux et engagez la discussion. Dépassez votre syndrome de l’imposteur et lancez-vous !

3 – Quel statut juridique choisir ?

Chaque situation professionnelle est différente. Autrement dit, le statut du copain n’est pas forcément le bon pour vous. Différents critères sont à prendre en compte, notamment les charges sociales et le statut du dirigeant. Voici donc un descriptif des avantages et inconvénients des cinq statuts actuellement envisageables. Toutefois, pour un avis personnalisé sur votre situation, contactez notre partenaire Numbr. Le premier rendez-vous est 100 % gratuit 😉

Microentreprise (anciennement autoentreprise)

Définition : Une micro entreprise est une entreprise individuelle qui a opté pour le régime social et fiscal de la micro !

Les + : autonomie, simplicité administrative et taux de cotisations parfois avantageux

Créer un statut en micro-entreprise est simple comme bonjour, ouvert à tous et surtout GRATUIT. Il vous suffit alors de vous connecter sur le site de l’URSSAF. La gestion administrative est également d’une facilité sans nom. Vos seules obligations ? Déclarer votre chiffre d’affaires mensuellement ou trimestriellement sur le site de l’URSSAF et payer le CFE en fin d’année. Pour information, vos cotisations sociales sont calculées et prélevées automatiquement selon un pourcentage du chiffre d’affaires (22 %). Ce système de cotisation est alors particulièrement intéressant pour les entreprises au faible CA. Par ailleurs, vous n’avez pas à gérer la TVA tant que vous ne dépassez 33k de CA pour les prestations de services.

Petit bonus : aucun bilan comptable à réaliser en fin d’année. Elle n’est pas belle, la vie ?

Les – : impossibilité de déduire les charges, faible protection sociale, patrimoines pro/perso liés et taux de cotisations parfois désavantageux

En micro-entreprise, vous ne pouvez pas déduire vos dépenses. Et cela peut être un gros frein dès lors que vous commencez à déléguer ou que vous accumulez beaucoup de frais professionnels. Par ailleurs, si l’assurance-maladie, le congé maternité et la retraite sont pris en charge par la micro-entreprise, les indemnités restent très faibles. Ce qui peut rapidement poser problème… Jusqu’à février 2022, l’État ne faisait aucune différence entre votre patrimoine personnel et professionnel, ce n’est plus le cas ! Enfin, le taux de cotisation sur le chiffre d’affaires peut rapidement être désavantageux dès lors que votre chiffre d’affaires augmente.

Dernier point important : votre chiffre d’affaires annuel est plafonné à un certain seuil (72 600 € pour les prestations de services). Si vous dépassez deux années de suite ce plafond, vous sortirez du régime de la micro-entreprise.

Entreprise individuelle (EI)

Les + : déduction des charges, simplicité administrative et taux de cotisations sur le bénéfice

L’entreprise individuelle (EI) est le parfait intermédiaire entre micro-entreprise et société. Autrement dit, tout comme en micro-entreprise, l’inscription est simpliste. Ainsi, il vous suffit de contacter le CFE dont vous dépendez et de régler des frais d’inscription (entre 24 € et 140 €). De même, l’entrepreneur individuel n’a pas l’obligation de recourir à un expert-comptable. Les changements par rapport au statut de micro-entrepreneur ? La possibilité de déduire les charges ainsi que des cotisations de 45 % sur la base des bénéfices de l’entreprise et non plus sur le chiffre d’affaires.

Les – : bilan comptable annuel, patrimoines pro/perso liés et rémunération du dirigeant non déductible

Tout comme en micro-entreprise, il n’y a aucune différence faite entre votre patrimoine personnel et professionnel. La solution pour y remédier ? Opter pour l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) ! Dans ce cas, un patrimoine propre est affecté à l’entreprise et séparé de votre patrimoine personnel.

Par ailleurs, si les charges sont bel et bien déductibles, le salaire du dirigeant n’est pas considéré comme tel. Autrement dit, vous ne pouvez pas optimiser vos revenus. Enfin, comme toute société, l’entrepreneur individuel doit réaliser un bilan comptable à la fin de l’exercice financier.

EURL (seul) ou SARL (avec des associés)

Les + : déduction des charges, patrimoines pro/perso dissociés et choix de la rémunération du dirigeant

Si vos dépenses sont nombreuses (collaborateurs, outils, publicité…), l’EURL et la SARL s’avèrent idéales. Et pour cause, vous pouvez déduire vos charges. Ainsi, vous ne payez plus de cotisations sur votre chiffre d’affaires global, mais sur vos revenus en tant que dirigeant. De plus, vous êtes maître de votre rémunération. Ainsi, vous pouvez très bien décider de ne pas vous verser de salaire certains mois afin d’accumuler de la trésorerie dans la société. Enfin, vous pouvez choisir d’être imposé sur le revenu (IR) ou sur la société (IS) en fonction du taux d’imposition de votre foyer. Dans tous les cas, votre comptable est justement là pour vous conseiller et vous aider à optimiser votre gestion financière, ce qui est aussi un gros avantage par rapport à la micro-entreprise où vous êtes généralement seul pour toutes vos prises de décisions.

Les – : gestion administrative complexe et protection sociale moyenne

La démarche de création d’une EURL ou SARL est bien plus complexe que la simple création d’une micro-entreprise. Et pour cause, il faut rédiger des Statuts et déposer un capital social de base. De plus, la gestion administrative est également plus contraignante avec notamment l’obligation de faire un bilan comptable en fin d’année fiscale. Heureusement, ces inconvénients peuvent vite être atténués en faisant appel au bon cabinet d’expertise comptable.

Chez notre partenaire Numbr, vous êtes accompagné tout au long du parcours de création d’entreprise. Ainsi, les experts Numbr prennent non seulement en charge la rédaction de vos Statuts, mais aussi le dépôt de capital et la transmission de votre dossier au greffe. Et tout cela, gratuitement. Vous réglez uniquement les frais obligatoires négociés au meilleur tarif. Tout au long de l’année, Numbr s’occupe ensuite de l’enregistrement de votre comptabilité, de votre déclaration de TVA dématérialisée, de vos déclarations fiscales obligatoires (CFE, Impôt sur les Sociétés…), des attestations pour vos organismes (attestation de CA, de rémunération, de régularité fiscale…) et de votre bilan fiscal.

Enfin, la protection sociale en EURL ou SARL reste très limitée. Toutefois, vous pouvez l’optimiser en prenant des complémentaires (charges déductibles), par exemple.

PS : les cotisations sociales passent de 22 % à 40-45 % en société. Mais cela peut vite être rentable. En effet, les 22 % de la micro-entreprise sont appliqués sur votre chiffre d’affaires global, alors que les 40-45 % de la société sont uniquement appliqués à votre salaire en tant que dirigeant.

SASU (seul) ou SAS (avec des associés)

Les + : déduction des charges, patrimoines pro/perso dissociés et forte protection sociale

Si vos dépenses sont nombreuses (collaborateurs, outils, publicité…), la SASU et la SAS s’avèrent idéales. Et pour cause, vous pouvez déduire vos charges. Ainsi, vous ne payez plus de cotisations sur votre chiffre d’affaires global, mais sur vos revenus en tant que dirigeant. En revanche, ces revenus sont fixes et non pas modifiables comme en EURL ou SARL. Par ailleurs, vous pouvez choisir d’être imposé sur le revenu (IR) ou sur la société (IS) en fonction du taux d’imposition de votre foyer. Dans tous les cas, votre expert-comptable est justement là pour vous conseiller et vous aider à optimiser votre gestion financière. Enfin, vous disposez de la même protection sociale qu’un salarié cadre.

Les – : gestion administrative complexe et coût de protection sociale élevé

La démarche de création d’une SASU ou SAS est bien plus complexe que la simple création d’une micro-entreprise. Et pour cause, il faut rédiger des Statuts et déposer un capital social de base. De plus, la gestion administrative est également plus contraignante avec notamment l’obligation de faire un bilan comptable en fin d’année fiscale. Heureusement, tout comme pour une EURL ou une SARL, ces inconvénients peuvent vite être atténués en faisant appel au cabinet d’expertise comptable Numbr.

Par ailleurs, les cotisations sociales passent à 75 % en société. Le coût de la protection sociale en SASU ou SAS est également assez élevé. Mais cela vous assure en contrepartie une bonne protection.

Rien n’est définitif !

Le choix de votre statut juridique n’est pas définitif. Ainsi, les personnes qui touchent les aides Pôle emploi commencent généralement par une SASU et ne se versent pas de salaire, avant de passer en EURL pour optimiser leurs charges sociales et le coût de leur protection sociale. Si vous ne disposez pas d’aides, vous pouvez commencer en micro-entreprise pour « tester » le marché, puis changer de statut lorsque votre projet se consolide.

4 – Quelles sont les dépenses à prévoir ?

Peu importe le statut juridique choisi, il est primordial de lister l’ensemble de vos dépenses et rentrées d’argent fixes. Pour les dépenses, cela concerne alors :

  • la mutuelle et les complémentaires
  • les matériels et petits équipements professionnels
  • le loyer (appartement personnel ou locaux)
  • les frais de l’expert-comptable (entre 1000 € et 6000 € par an)
  • la publicité
  • la sous-traitance
  • les indemnités kilométriques
  • la restauration (repas du midi)
  • les frais de formation

Pour les rentrées d’argent fixes, cela concerne les aides obtenues (APL, ASF, Pôle emploi…). Ces informations vous permettent alors d’établir des prévisions financières. Le comptable peut vous y aider, c’est son métier.

5 – Comment démarrer son activité ?

Maintenant toutes ces questions d’ordre financier et administratif répondues, passons à l’aspect marketing et communication. Pour bien démarrer votre activité d’indépendant, vous devez alors :

  • Définir votre positionnement et votre message
  • Définir vos tarifs (article à venir pour vous aider à fixer votre taux journalier 😉)
  • Créer un site internet
  • Bâtir une stratégie de communication digitale (blogging et réseaux sociaux)
  • Construire une stratégie mailing (newsletter)

Conseil de l’experte : Il est indispensable de vous créer un CV pour prétendre à certaines missions en freelance. Or, le CV d’un freelance n’est le même que celui d’une personne en recherche de CDI. Rheso Tech vous prépare un article qui sortira bientôt à ce sujet.

Le lexique du freelance

URSSAF (Union de Recouvrement pour la Sécurité Sociale et les Allocations Familiales) : organisme gouvernemental qui collecte les cotisations et les contributions sociales des entreprises. Chaque mois ou trimestre, vous devez déclarer votre chiffre d’affaires et payer les cotisations sociales liées sur le site de l’URSSAF.

CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) : taxe foncière qui doit être payée par toutes les sociétés et toutes les personnes exerçant une activité professionnelle non salariée, peu importe votre statut juridique, la nature de votre activité ou encore votre régime d’imposition. Cette taxe doit être payée chaque année entre le 15 novembre et le 15 décembre.

Bilan comptable : tableau montrant la situation patrimoniale d’une entreprise à un instant T, en général à la clôture des comptes. ​Il révèle alors ce que l’entreprise possède (actif) et ce qu’elle doit (passif), soit les ressources mobilisées pour financer son actif (emprunts, capital social…).

EURL : Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée

SARL : Société à Responsabilité Limitée

SASU : Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle

SAS : Société par Actions Simplifiée

Statuts d’une société : acte juridique écrit, sous seing privé ou notarié, qui prévoit l’organisation et le fonctionnement de l’entreprise

Capital social : apports en biens ou en argent des associés et actionnaires d’une société

Charges : ensemble des frais et dépenses professionnelles d’une société

Indemnités kilométriques : dépenses engagées dans le cadre de déplacements professionnels pour les intérêts de l’entreprise

Repas du midi : repas professionnels pris dans l’intérêt du développement de l’entreprise, comme pour un rendez-vous client

Bénéfices : chiffre d’affaires moins les frais professionnels

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